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Habitude de l’exil

Pour mon père

 

I

Mais plus de nerfs alors sur le visage
Pour dénombrer les démarches du vent
Echoué nul à la fourche du temps
L’oiseau aveugle a bouclé son voyage

Nos morts sont plus vivants que les vivants
Laissés nus sous la pluie ivre des îles
La neige est sale aux plaines de l’exil
Dans le terrain vague une lèpre herbeuse
Blasphème au printemps chuchoté fragile
Du plus lointain de la mémoire heureuse.

 

II

Les fresques du brouillard des cités grises
S’estompent dans la nuit qui n’est plus temps
Mystérieuse identité reconquise
Dans les dessins du sommeil transhumant
Et brise offerte au nom de haute mer
Et syllabes d’une ancienne tendresse
Je vois bondir les enfants de lumière

L’océan bat et s’enroule à leurs tresses

 

III

Sève arrêtée en le tourment de l’arbre
Pas suspendu sur les degrés de marbre
Une minute hors du temps assume
Le destin parfait du jour en l’écume
Et la musique d’eau scelle l’espace
Toute la mer qu’un coquillage embrasse

Le temps debout dans sa propre clarté
Nous enseigna qu’il n’est pas d’autre exil.
Demain il faudra désapprendre un été
Et refuser le monde sous nos cils.

 

IV

Aux brisures du chant de mer ancienne
Qui nous apprit l’exil ? Et ces pollens
Haut voyageant des branches musiciennes
Pour se brûler au sel dur des récifs ?
Meure ce temps que je donne à l’oubli
S’éteigne le cristal de ma mémoire
Mes yeux se ferment aux pages que je lis
L’amble de l’écriture sur un miroir
me renvoyant l’exil suspend la nuit

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