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Constat

A la mémoire de Marcel Cabon

 

Ce sont les dernières fibres de mon appartenance
Qu’arrachent une à une le joueur de kora.
C’est la dernière plainte de mon allégeance
Que détaille la voix nasonnée du griot.

Je vous l’ai dit je ne suis pas d’ici
Le jeu sourd de mes muscles me l’apprend chaque jour
Et ce vertige roux de quels archipels oubliés
Où tourne la rose d’ombres.
Certes mes pas aveugles reconnaîtraient
Les sables de Riambel
Mes pieds apprivoiseraient la terre brûlée
Et la mer Indienne saurait laver
La poussière d’Europe
Dans un unique sacrement d’aurore.

Mais vos guerres ne sont plus les miennes
Vos paroles combattantes me font rire
A la terrasse de me anciennes émeutes
Je regarde couler le fleuve de la rue
Je ferme ma porte au tumulte
(L’instant bouclant le paysage vague du souvenir)
Et je bois ma bière tranquillement
Dans le crépuscule de mai à Paris-sur-Seine.

C’est la dernière fibre de mon appartenance
Qu’arrache le joueur de kora…

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