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Roman

A Domenica von F.

 

Après,
quand commence à se dessiner le linéament premier du mensonge,
dont elle sait qu’il ne comblera la brèche de temps dévoré ;
Après,
quand sous la douche lustrale destinée en fait à laver la bave
et le poissement de ce quelle nomme « amour » ;

Soit,
que monte à ses lèvres une aria de Verdi ou la poignance d’un des « derniers lieder » ;

Soit,
que se dénoue l’énigme de la gravure de Wols bénissant sa couche ;

Alors,
arpenteurs du vide, nous prenons la mesure du désert
ou bien chiens esquimaux au mufle peint, guerriers revenus de tout,
nous rampons de nouveau sur la banquise…

Des millénaires après,
Je rêve à l’hiver parfait de nos guerres, à ses géométries de
gel, à ses acidités de morsure ?

A l’oiseau minéral du carnage.

(3 mars 1991)

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