POÉSIE
Publiée chez Stock en 1993, quelques mois après la mort de l’auteur, puis en 2009 et à nouveau en juin 2016 aux Editions Philippe Rey, l’anthologie L’Ile Equinoxe rassemble l’essentiel de l’œuvre poétique de Jean Fanchette. Des textes sélectionnés par l’auteur, rassemblés et présentés selon ses vœux, puisqu’il avait prévu leur parution sous ce titre aux Editions Two Cities etc.
En introduction de l’ouvrage, Philippe Rey note : « Empreints de rigueur formelle, ses écrits disent la nostalgie de l’île d’origine, abandonnée très tôt pour s’installer dans la patrie de l’exil. Cet arrachement désormais ne laisse plus au poète qu’une « identité provisoire », état d’équilibre instable qui lui indique qu’il n’est jamais « d’ici ». L’lle Equinoxe est traversé par la voix vibrante d’un homme qui, grâce à l’aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu et connaître « le secret des paysages en marche depuis l’autre versant du cœur » ».
Dans sa préface à L’Ile Equinoxe intitulée « Je ne suis pas d’ici, je ne suis plus d’ailleurs » J.M.G. Le Clézio, prix Nobel de Littérature 2008, écrit :
« La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n’est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l’originalité de la culture mauricienne, il n’est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. (…) L’Ile Equinoxe est un recueil particulièrement émouvant dans l’œuvre de Jean Fanchette. Emouvant parce qu’il fait penser impérieusement à un autre poète de l’exil et de l’appartenance : Arthur Rimbaud. Il y a quelque chose de commun entre les deux hommes. Tout d’abord le voyage (…) Mais ils se rencontrent surtout dans la valeur des mots. Aussi bien Jean Fanchette que Rimbaud sont des poètes qui ont une exigence vis-à-vis du vocabulaire, vis-à-vis de la langue. Ce sont des poètes qui ne manient pas l’ornement. Ils sont dans l’exactitude. La poésie est pour eux un absolu de la quête humaine (…). »
Né à l’île Maurice en 1932, Jean Fanchette a publié à Paris, où il a vécu, plusieurs recueils de poésie qui lui valurent le prix Paul Valéry en 1956 et le Prix Fénéon en 1958. Psychanalyste de métier, il a aussi fondé et dirigé la revue de littérature bilingue : Two Cities, où il a fait connaître les oeuvres de Henry Miller, Lawrence Durrell, Anaïs Nin, William Burroughs, etc. Il est mort à Paris en mars 1992.
Poèmes en ligne : nous reproduisons ici l’ensemble des textes classés par chapitre selon leur ouvrage d’origine (pour un accès direct aux poémes, consultez la colonne de droite ou utilisez le moteur de recherche en haut) :
- « Je ne suis pas d’ici, je ne suis plus d’ailleurs » (préface de J.M.G. Le Clézio)
- L’exil équitable (postface de Michel Deguy)
- Comment dire (introduction de Jean Fanchette)
- Osmoses (1954)
- Les midis du sang (1955)
- Archipels (1958)
- Je m’appelle sommeil (1977)
- La visitation de l’oiseau pluvier (1980)
- Mémoires de la saxifrage (inédits, de 1956 à 1991)
Editions Philippe Rey : site
ISBN : 978-2-84876-151-0
14,5 x 22 cm ; 224 pages ; 17 €
Diffusion : ouvrage disponible en librairie et sur le site de la Fnac